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Roger De Perrot, un citoyen de Neuchâtel, est né en 1893 et étudia l'architecture navale (B.Sc) à l'université de Durham dans le nord-est de l'Angleterre. Après ses études, il émigra aux Etats Unis avec l'intention de commencer une carrière d'expert maritime. Pendant 4 ans il travailla sur les chantiers navals de Bethlehem Shipbuilding Corp.,et New York Shipbuilding Corp. Il retourna ensuite en Europe. Il travaille à partir de 1922 en France, d'abord environ 6 années sur les Chantiers de la Loire, sur les sites bien connus de Nantes et Saint Nazaire et, par la suite, il travaille encore en temps qu'expert indépendant. En 1940, il retourne en Suisse et s'établit comme expert maritime dans sa ville de Neuchâtel. Roger De Perrot eu 6 enfants. Un de ses enfants, François, fit aussi des études d'architecte naval.

Après la 2ème guerre mondiale, Roger De Perrot, probablement grâce à ses nombreux contacts en France, réussi à mettre la main sur l'épave du LANGANGER un pétrolier norvégien coulé pendant la guerre dans le port de Port De Bouc (à l'est de Marseille). Avec Mr Armand Bourquin, un autre neuchâtelois, il fonde une simple compagnie maritime, la "Roger de Perrot & Armand Bourquin" avec un bureau à la rue St-Nicolas 1 à Neuchâtel. Roger De Perrot investit tout son argent dans cette entreprise et dédia tout son temps maintenant à cette compagnie maritime et ce navire.

Son partenaire financier, l'industriel Armand Bourquin (1880 - 1967) de Couvet, une petite ville dans les montagnes neuchâteloises, était le propriétaire d'une société de fabrication de cartons existant depuis 1905. Mr Bourquin rejoignit Mr De Perrot comme actionnaire mais ne s'occupa pas des questions opérationnelles et de gestion de la compagnie maritime. Bourquin S.A. existe toujours aujourd'hui et est active dans plusieurs entreprises d'emballage cartonné. Le Crédit Suisse Maritime (département du Crédit Suisse s'occupant d'hypothèques maritimes) octroya à De Perrot/Bourquin S.A. un prêt de 1.5 million de Fr.

Nous ne savons pas qui vendit le LANGANGER à De Perrot mais il est à supposer que le vendeur fut le gouvernement français, l'armateur norvégien fit probablement marcher son assurance à la suite du naufrage, déclarant le bateau perdu.

Le 23.12.1946, l'épave changea de mains et devint donc propriété de De Perrot/Bourquin. Et les travaux de renflouage commencèrent en janvier 1947. Une fois renfloué, le navire fut remorqué à Marseille vers un chantier naval mais, vus les travaux importants effectués, le navire, maintenant NEUCHATEL, commença à naviguer qu'en février 1950.

En mai 1948, le Registre de Lloyd's créa quelque anxiété au gouvernement suisse en rapportant le fait que, à leur avis, le navire, bien que battant pavillon suisse et appartenant à De Perrot/bourquin S.A. n'était immatriculé null part. Pour eux, le bateau était toujours une épave du nom de Langanger..! manque évident de communication des années d'après-guerre. Mr De Perrot ecrit alors une lettre à l'Office Suisse de la Navigation Maritime et l'église fut replacée au centre du village.

L'administration suisse avait aussi un problème juridique pour immatriculer le pétrolier car les deux co-propriétaires étaient réunis en une simple compagnie, au lieu de société anonyme. Il est à penser que De Perrot voulait cette situation car, étant moins fortuné, il craignait d'être un jour écarté de l'affaire dans une S.A., peut-être... En plus de sa position de co-propriétaire, De Perrot était aussi le "manager" de cette compagnie, ou armateur en fait.

Roger De Perrot souhaitait faire affaire avec un affréteur suisse pour leur navire mais, ni le département commercial du KTA (Office Fédéral des Transports en temps de guerre), ni d'autres possibles affréteurs suisses n'accédèrent à ses offres. Il fut donc forcé de trouver un affréteur ailleurs. Finalement, le navire fut affrété long terme à la Socony-Vacuum Française à Paris (qui deviendra la Mobil Oil Corporation) pour des transports de pétrole brut vers la France.

Bien que l'affréteur Socony-Vacuum Française leur assurait un revenu régulier, qui leur permettait de rembourser leur dettes, il apparait que la compagnie ne fut jamais vraiment un succès financier. Fin 1951, les deux partenaires commencèrent à avoirs des opinions divergentes sur l'affaire et Mr Bourquin estima qu'il était temps pour lui de débarquer du navire. Le 16.03.1953, il déclara officiellement renoncer à ses parts dans l'affaire et laissa De Perrot seul propriétaire du navire.

De nouveau, le conseil fédéral du décider, si oui ou non, de laisser le droit à Roger De Perrot de battre pavillon suisse sur son navire, étant maintenant seul propriétaire et armateur du navire. Dans une lettre datée du 14.04.1953 du département politique fédéral au conseil fédéral estimant n'avoir point d'objection du fait que De Perrot avait les capacités et compétences d'armateur, mais étaient concernés par la situation financière de la compagnie et de Mr de Perrot. La fortune de ce dernier était à cette époque Fr 270'000.-, donc bien en dessous du minimum requit. Les prêts hypothécaires étant eux à la hauteur de Fr 3.0 millions. La valeur vénale du navire était alors de Fr 5.9 millions et il était assuré pour Fr 7.5 millions. Mais, apparemment pour des considérations politiques, il fut décidé de garder le Neuchâtel sous pavillon suisse. La raison évoquée fut que le navire pourrait servir en temps de guerre, étant le seul pétrolier suisse en bon état, un autre, le SAN MORITZ étant très vieux et en mauvais état.

Durant l'été 1953, Roger De Perrot pris alors possession du NEUCHATEL comme seul propriétaire mais, bien qu'ayant un bon affréteur, il semble que cela devint financièrement ingérable et, finalement, il vendit le navire à une compagnie allemande. Le Neuchâtel fut alors effacé du registre suisse des navires le 1.10.1954. La triste fin du rêve d'un homme car, pour Roger De Perrot, cette aventure fut beaucoup plus qu'une affaire financière, ce fut l'époque principale de sa vie, le rêve de sa vie.

Après la vente de son navire, Roger De Perrot s'employa à plusieurs engagements de supervision de constructions de navires et, en 1959, il offrit ses services comme expert maritime au gouvernement irakien mais nous ne savons pas si il y eu une suite à cette affaire.

SwissShips HPS, FG, Mars 2015